Mon amante a les vertus de l’eau : un sourire clair, des gestes
coulants, une voix pure et chantant goutte à goutte.Et quand parfois, malgré moi – du feu passe dans mon regard,
elle sait comment on l’attise en frémissant : eau jetée sur les
charbons rouges.*
Mon eau vive, la voici répandue, toute, sur la terre ! Elle glisse,
elle me fuit ; – et j’ai soif, et je cours après elle.De mes mains je fais une coupe. De mes deux mains je l’étanche
avec ivresse, je l’étreins, je la porte à mes lèvres :Et j’avale une poignée de boue.
coulants, une voix pure et chantant goutte à goutte.Et quand parfois, malgré moi – du feu passe dans mon regard,
elle sait comment on l’attise en frémissant : eau jetée sur les
charbons rouges.*
Mon eau vive, la voici répandue, toute, sur la terre ! Elle glisse,
elle me fuit ; – et j’ai soif, et je cours après elle.De mes mains je fais une coupe. De mes deux mains je l’étanche
avec ivresse, je l’étreins, je la porte à mes lèvres :Et j’avale une poignée de boue.
Un poème de Victor Segalen